Forte inquiétude dans la filière des Oeufs de France, qui lance un appel au secours pour l’avenir de l’élevage français

Une directive européenne déconnectée des réalités

La directive IED, conçue pour réguler les émissions industrielles, a été révisée, abaissant les seuils d’application de manière drastique. Alors que le seuil précédent était fixé à 40 000 poules, il se retrouve aujourd’hui réduit à 21 400. Une telle mesure, prise sans considération des spécificités de notre agriculture, pourrait sonner le glas des petites exploitations familiales françaises. Ces dernières, déjà fragilisées par un contexte économique tendu, se retrouvent incapables de financer les mises aux normes environnementales exigées. Or, c’est justement ces petites exploitations qui incarnent le savoir-faire traditionnel et la qualité française. Si l’État ne prend pas rapidement position pour défendre ces acteurs, nous assisterons à un bouleversement structurel défavorable à notre modèle agricole.

La concurrence ukrainienne, symbole d’une incohérence politique

La situation géopolitique a ouvert une brèche dans laquelle s’engouffrent massivement les œufs ukrainiens. La France doit faire face à l’afflux de ces produits qui profitent de conditions de production moins onéreuses et de normes sanitaires et de bien-être animal moins strictes. Le principal producteur ukrainien a même établi des bases en France pour faciliter leur commercialisation. Cette concurrence à bas coût, si elle n’est pas régulée, représente une menace directe pour nos producteurs locaux. Les professionnels français appellent l’État à exiger un contrôle systématique des importations, aligné sur les standards nationaux. Faute de réaction, notre marché intérieur pourrait être submergé par des produits ne répondant pas aux attentes qualitatives des consommateurs français.

Un sursaut nécessaire pour préserver notre héritage

L’urgence est à la mobilisation pour sauver ce secteur clé de l’agroalimentaire français. L’intervention de l’État doit se traduire par des mesures concrètes : arrêt immédiat des importations d’œufs ukrainiens sans droits de douane et renégociation des termes de la directive IED pour qu’elle soit adaptée à la réalité des élevages français. Le maintien du niveau d’excellence qui a fait la réputation de nos produits passe par la protection de nos élevages face à une concurrence mondialisée qui joue selon des règles différentes. Il est du devoir du gouvernement de garantir un avenir viable à nos agriculteurs et aux 11 400 emplois qu’ils génèrent. Ne rien faire serait non seulement abandonner notre souveraineté alimentaire mais aussi renoncer à une part essentielle de notre patrimoine culturel et gastronomique.

La filière des œufs incarne une composante essentielle de notre indépendance alimentaire et du maintien du tissu rural français. Soutenir nos éleveurs, c’est faire le choix d’une France qui préserve son identité et qui assure la pérennité de son modèle agricole familial. L’action gouvernementale doit être immédiate et décisive pour que demain, la filière des œufs reste un symbole de qualité et non le vestige d’une époque révolue.

Communiqué de presse CNPO :

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