Rapport CGAAER n° 23047 : L’Élevage, Un Pilier Incontournable de Notre Société

Depuis des millénaires, l’élevage a façonné nos paysages et structuré nos sociétés. Face aux attaques contemporaines qu’il subit, il est important de rappeler son rôle stratégique.

Dans un monde où les débats sur l’élevage sont souvent simplifiés à l’extrême, le rapport CGAAER n° 23047 vient éclairer d’une lumière nouvelle les vérités trop souvent ignorées. Loin des clichés et des idées reçues, ce document démontre avec force que l’élevage est indispensable à notre société, tant sur le plan environnemental que socio-économique.

L’Élevage : Un Cycle Naturel et Neutre

L’une des critiques les plus fréquentes formulées à l’encontre de l’élevage concerne son impact supposé sur le réchauffement climatique. Toutefois, le rapport CGAAER n° 23047 met en lumière une distinction cruciale : celle entre le méthane biogène émis par les ruminants et le méthane additionnel résultant de la consommation de ressources fossiles. Le méthane biogène s’inscrit dans un cycle rapide et neutre, contrairement au méthane fossile qui contribue à l’effet de serre sur le long terme.

De plus, une gestion optimisée des troupeaux et de leur alimentation peut réduire significativement ces émissions. Par exemple, l’intégration de nouvelles pratiques agricoles et de technologies innovantes permet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre tout en maintenant les effectifs nécessaires à la production. Ainsi, il devient possible de conjuguer production animale et respect de l’environnement.

Une Alimentation Équilibrée pour une Meilleure Santé

Un autre point de débat majeur concerne la nocivité supposée de la consommation de viande pour la santé humaine. Cependant, les études scientifiques soulignées dans le rapport montrent que ce problème n’est pas lié à une surconsommation de protéines animales, mais plutôt à une insuffisance de fibres végétales dans notre alimentation. En d’autres termes, il ne s’agit pas d’un excès de viande, mais d’un manque de légumes et de céréales.

Il est donc essentiel de rééquilibrer notre alimentation en augmentant la part des fibres végétales tout en maintenant une consommation raisonnable de produits animaux. Les protéines animales apportent des nutriments essentiels qui peuvent potentialiser les bienfaits des aliments d’origine végétale. Cette complémentarité entre les sources alimentaires est fondamentale pour garantir une bonne santé.

L’Élevage et la Souveraineté Alimentaire

L’importance de l’élevage ne se limite pas à des considérations climatiques ou nutritionnelles. Ce secteur joue un rôle central dans la vitalité des territoires ruraux. En France, l’élevage est un moteur économique majeur qui génère des emplois directs et indirects, soutient des milliers de familles et contribue à la dynamique des communautés locales.

Réduire l’élevage en France tout en augmentant les importations serait non seulement une aberration économique, mais également écologique. Importer plus de viande, d’œufs et de produits laitiers signifie externaliser notre empreinte carbone et nos impacts environnementaux vers d’autres pays, souvent moins regardants sur les normes environnementales. De plus, cela affaiblit notre souveraineté alimentaire en nous rendant dépendants des fluctuations du marché international.

Les Externalités Positives de l’Élevage

L’élevage apporte également de nombreuses externalités positives qui méritent d’être mises en lumière. Parmi celles-ci :

  • Recyclage des coproduits agricoles : Les animaux d’élevage consomment des coproduits de l’agriculture végétale qui seraient autrement perdus. Cela inclut les résidus de cultures, les sous-produits des industries agroalimentaires, etc.
  • Fertilisation naturelle : Les déjections animales sont une source précieuse de fertilisants naturels pour les sols, contribuant ainsi à une agriculture plus durable et moins dépendante des engrais chimiques.
  • Entretien des milieux semi-naturels : Les pâturages extensifs permettent d’entretenir des zones telles que les prairies humides ou les zones coupe-feu, favorisant ainsi la biodiversité et réduisant les risques d’incendie.
  • Bio-économie : Les produits issus de l’élevage peuvent être utilisés dans divers secteurs de la bio-économie, comme la production d’énergie renouvelable (biogaz) ou la fabrication de biomatériaux.

Ces contributions montrent que l’élevage ne se contente pas de produire de la viande, du lait, ou des oeufs ; il joue un rôle multifonctionnel essentiel pour notre environnement et notre économie.

Recommandations pour un Élevage Durable

Le rapport CGAAER n° 23047 ne se contente pas d’analyser la situation actuelle ; il propose également des recommandations concrètes pour renforcer encore les atouts de l’élevage :

  • Diversifier les sources alimentaires : Il est important d’encourager une alimentation équilibrée qui intègre à la fois des produits animaux et végétaux pour garantir une bonne santé.
  • Explorer le lien entre élevage et agriculture biologique : Améliorer la fertilisation des terres grâce aux déjections animales pourrait renforcer les pratiques agricoles biologiques.
  • Harmoniser les outils de mesure des empreintes carbone : Il est nécessaire de coordonner les outils nationaux (ADEME, CITEPA) avec ceux utilisés sur le terrain (CAP’2ER) et internationalement (GFLI) pour avoir une vision cohérente et globale.
  • Accompagner les éleveurs : Les chambres consulaires et les vétérinaires peuvent jouer un rôle clé en aidant les éleveurs à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre sans diminuer leurs effectifs.
  • Rapprocher certaines filières (exemple lait et viande) : Une meilleure intégration entre ces filières permettrait d’optimiser leurs complémentarités et de réduire leurs empreintes respectives dans le domaine du carbone.

Reconnaître les Mérites de l’Élevage

Ce rapport souligne qu’un basculement vers une alimentation entièrement végétale nous pousserait inévitablement à réintroduire l’élevage pour ses apports nutritionnels, écologiques et socio-économiques. Avant d’en arriver là, il est urgent de reconnaître enfin ses mérites et de mieux valoriser ce secteur essentiel.

L’élevage n’est pas un ennemi à abattre mais un allié à chérir : En défendant nos éleveurs et en valorisant leur travail, nous faisons battre le cœur des campagnes qui nourrissent notre nation…

Pour approfondir ces sujets, consultez le rapport complet ici.


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