A la demande de quelques organisations (antispécistes, etc.), le tribunal administratif de Paris (sûrement très au fait des sujets agricoles) a jugé : Demeter, la cellule d’enquête de la gendarmerie qui veille sur le monde agricole ne peut plus continuer en l’état. Ainsi, « Il est enjoint au ministre de l’Intérieur de faire cesser les activités de la cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole qui visent à la prévention et au suivi d’“actions de nature idéologique” » dans un délai de deux mois, sous peine d’une astreinte de 10 000 euros par jour.
C’est un camouflet pour les ministères de l’agriculture et de l’intérieur. C’est surtout un message d’encouragement envoyés aux extrémistes de la cause animale et à ceux qui volent ou détournent les fruits du travail quotidien des agriculteurs.
Demeter, c’est quoi ?
Créée en 2019 à l’initiative de Christophe Castaner (alors ministre de l’Intérieur), la cellule Demeter est d’abord le fruit d’une réunion d’intérêts hors du commun. Impliquant la FNSEA, gérée sur le terrain par la gendarmerie nationale, suivie par 2 ministères (Intérieur & Agriculture), cette cellule est une réponse concrète aux exactions que subissent les agriculteurs et les éleveurs. L’agribashing et son cortège d’agressions et d’intrusions est en ligne de mire, mais « pas que ». Il s’agit également de lutter concrètement contre les vols et les atteintes (produits, matériels, etc.) que subit le monde agricole.
Dans un communiqué de presse commun, les ministres G. Darmanin et J. Denormandie ont rappelé à l’issue du jugement les points saillants d’un bilan à date très positif.
Par rapport à 2020 :
- Vols de véhicules dans les exploitations agricole en baisse de 8%
- Dégradations en baisse de 7%
La cellule a également à son tableau de chasse des avancées en matière de lutte contre des réseaux criminels internationaux et des incendies volontaires.
Ce qui a été retoqué par le tribunal administratif, c’est l’aspect prévention des actions de nature « idéologique » de la mission de Demeter.
Qu’est-ce que cela change pour le monde rural ?
En clair, il ne sera probablement plus possible à Demeter « nouvelle formule » de prévenir les attaques d’animalistes et autres extrémistes qui taguent les murs des élevages, violent les propriétés privées, effraient les animaux, menacent les éleveurs, etc.
Il nous faudra être encore plus prudents et sur nos gardes, tout en restant toujours maîtres de nos actes, ce qui est tout de même parfois difficile.
Nous souhaitons juste rappeler que dans d’autres pays, comme par exemple l’Australie (Victoria), quand un activiste pénètre illégalement dans un élevage, il risque une amende pouvant aller jusqu’à 6 800 € (et 34 000 € pour l’organisation à laquelle il appartient) !
Nous voulons pouvoir continuer à travailler normalement. Cela va probablement être plus difficile.